Les investissements directs étrangers se sont multipliés par 2,5 depuis 2003. 

Entre 2003 et 2011, les investissements intra-africains ont progressé de 23% par an. Et cette croissance s’est accélérée depuis 2007 (42% en moyenne).”La croissance des investissements intra-africains est menée par les puissances régionales que sont le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud”, explique Ersnt & Young dans son rapport. Rien d’étonnant à l’heure où de nombreux pays du continent noir connaissent un développement économique rapide.”Il y a eu un changement radical dans la décennie passée. Depuis 2007, les investissements en provenance du Kenya, du Nigéria et de l’Afrique du Sud ont progressé respectivement de 78%, 73% et 65%.Les Africains ont voulu participer à part entière au développement de leur continent en offrant eux-mêmes des solutions aux challenges de l’Afrique”, explique Philippe Peuch-Lestrade, d’Ernst & Young.Le potentiel économique de l’Afrique, l’un des continents les plus riches en matières premières du monde, provoque une véritable ruée des investisseurs étrangers depuis dix ans. Tout en prévenant : “Clairement, il reste encore beaucoup à faire, mais mener des initiatives intra-africaines pour l’intégration régionale et l’investissement dans les infrastructures assure à l’Afrique de rester dans une courbe de croissance positive”.Mais les investissements intra-africains, eux, sont passés de 27 en 2003 à 145 en 2011, un nombre multiplié par 5,3 ! Ainsi, dans son étude publiée ce jeudi, Ernst & Young révèle que le nombre de projets d’IDE est passé de 339 en 2003 à 857 en 2011, soit plus du double, grâce à une confiance renforcée dans les économies africaines.Et aux investisseurs africains de prendre part  à la table de ceux qui dégustent le gâteau.L’attrait nouveau et impressionnant des investisseurs africains pour leur propre continent se mesure mieux si l’on compare l’augmentation des investissements intra-africains à l’augmentation des IDE en général. Ces trois économies sont classées parmi les 20 plus grands investisseurs dans le reste du continent dans la période 2003-2011.   Les principaux investisseurs en Afrique ont donc été la banque portugaise Banco BPI, la banque panafricaine Ecobank, la banque française BNP Paribas, le conglomérat anglais Tata Group, le géant informatique américain IBM, le groupe agroalimentaire suisse Nestlé et le brasseur britannique d’origine sud-africaine SABMiller, selon l’étude.Mais si les grands groupes occidentaux se partagent l’essentiel du gâteau, l’étude révèle surtout que les Africains eux-mêmes veulent aussi profiter de l’énorme potentiel de leur continent. Les investissements intra-africains ont connu une croissance exponentielle, venus essentiellement des puissances régionales que sont le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ils représentent désormais 17% du total.

Victor Sossou